Constats

Nous faisons le constat que, surtout depuis la crise de 2008, de très nombreuses personnes de grande qualité humaine et intellectuelles sont considérées comme peu rassurantes par des recruteurs de plus en plus frileux: trop atypiques, les dépassant intellectuellement ainsi qu’en largeur de spectre de compétences, en intuition.

Nous sommes hauts potentiels intellectuels (HPI) de métiers divers, avons connu des périodes de chômage, des réorientations, envisagé pour certain.e.s la création d’activité, connu des difficultés de santé liées au HPI et à l’hypersensibilité qui y est liée (dépression, burn-out, etc.), avons constaté par nos expériences de vie combien une prise en charge adaptée au HPI et une sensibilisation de nos environnements nous a été nécessaire et bénéfique.

Une de nos motivations est aussi que nos enfants HPI trouvent, lors de leur accès au monde du travail et lors de leurs transitions professionnelles, des interlocuteurs qui les comprennent.

Infiniment peu de recruteurs sont sensibilisés à ce potentiel pour l’entreprise. Un sondage fait en 2014 à Nantes auprès de plus de 800 professionnels avait montré la très large méconnaissance du HPI des services RH et des cabinets de recrutement et de placement.

Notre expérience, depuis 9 ans, est qu’un accompagnement pérenne est nécessaire, pour la population des HPI en recherche d’emploi, de plus en plus nombreux, en complément des accompagnements et prestations et des lieux d’information et d’orientation mis en place par les Institutions Publiques et les associations ou structures privées.

De par leur pensée en arborescence et leur aptitude à gérer simultanément plusieurs projets et des enjeux complexes, les HPI se heurtent souvent à l’incompréhension des personnes les accompagnant, qui ne sont pas sensibilisées et qui leur demandent le plus souvent de se limiter à une cible, à une action après une autre, dans un mode d’action séquentiel.

Les HPI se retrouvent ainsi souvent en perte de confiance dans les accompagnements, car leur fonctionnement spécifique est rarement reconnu et accepté ; et souvent leur sens aigu de la justice les amène à ressentir révolte et incompréhension, à ne plus avancer, à douter de la pertinence des conseils donnés et des objectifs fixés, à se replier sur eux-mêmes et à perdre espoir en un retour à une vie professionnelle épanouissante, voire à une vie professionnelle tout court.

Le diagnostic du professionnel, s’il ne prend pas en compte leur situation globale, leur paraît fondé sur des bases inexactes, à eux qui raisonnent en holistique, et ce diagnostic ne faisant pas sens, les HPI n’y adhèrent pas.

Pour certains, c’est un recommencement de ce qu’ils ont vécu et subi dans leur parcours scolaire : ennui dans des groupes hétérogènes, non-réponse à leurs besoins spécifiques, incompréhension de la part de ceux qui sont censés les aider, les aider à s’orienter et à trouver leur projet professionnel, perte d’estime et de confiance en eux-mêmes et dans les personnes/structures d’accompagnement, rébellion parfois et pluie de jugements négatifs «  vous êtes trop…exigeant.e, trop dispersé.e, etc. »